Depuis l’accord de Nouméa en 1998, il existe trois corps électoraux différents. Les Kanaks environ 40% de la population considèrent que le droit à l’autodétermination du pays ne peut pas s’exercer. Pour eux » ouvrir le corps électoral, c’est faire durer l’injustice ».
La réforme constitutionnelle, qu’est-ce ?
Elle vise à réduire les inégalités entre les Kanaks et les Caldoches. Le texte est actuellement débattu à l’assemblée. Il a été adopté par le sénat. Actuellement en Nouvelle-Calédonie, un électeur sur cinq ne peut pas s’exprimer. Le projet de loi a toutes les chances de passer, il est soutenu par la droite et l’extrême droite. L’état d’urgence vient d’être annoncé par le président de la République ce mercredi 15 mai.
Le bilan des émeutes s’alourdit d’heure en heure, quatre morts et plus de 140 interpellations. Nouméa compte à elle seule des centaines de blessés, dont des gendarmes, des policiers. La population vit dans la peur. La Nouvelle-Calédonie est un territoire d’outre-mer, il se situe à plus de 18 000 km de la France. Elle repose sur un statut particulier et sur une autonomie progressive.
Deux communautés s’affrontent
Les Kanaks, 41% de la population et les Caldoches, descendants des colons blancs, 24% sont les deux principales communautés de la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est pas la première fois que le pays s’embrase. Chaque fois, les Kanaks jouent le rôle majeur de la révolte. Les émeutes actuelles sont dues au projet de loi visant à l’élargissement du corps électoral à tous les Calédoniens, soit plus de 25 000 électeurs en plus.
La démographie du pays a évolué et aujourd’hui un électeur sur cinq est écarté des urnes. Cette réforme veut corriger cette inégalité, mais elle divise les communautés. Gabriel Attal a interdit Tik Tok en Nouvelle-Calédonie dans une série de mesures visant à assurer la sécurité. Incendies, pillages, violences, le pays est en proie à des émeutes conséquentes. Les déplacements du chef de l’État de Gérald Darmanin n’ont pas permis de faire baisser les tensions.